Él me contó todas las historias que debe saber un niño: como hay que agarrar la polla para mear, todos los trucos del bingo, todas cuantas veces entró en el barrio de las putas de Santiago, Vigo, Coruña… y no para revisar los contadores de la luz; como rompió mas de 100 bragas y depositaba 10 pesetas después para unas nuevas a más de una amante que se resistía al coito; como había que hacer para follarse a una prostituta que tuviese el conducto torcido; todas las mujeres de sus compañeros de trabajo que se tiró mientras esperaban la sirena de salida. Y muchas de estas historias, que sigue contando a día de hoy, ya no siguen una matemática tan exacta y las cuentas apuntan a que en algunas de esas aventuras ya estaba casado con mi abuela. Por tanto las visiones que ella narraba empapada de celos, esas en las que veía a Cesar entre las piernas de otras mujeres, tuviesen más de videncia que de demencia. Aunque ella ya no está ahora entre nosotros para aclarárselo. Pero los momentos de furia entre esa pareja los viví yo, muchas entre gritos y golpes sobre cristales de ventanas, patadas en la tibia, cagoendioses; todos los viví mientras crecía entre ellos, mientras mi madre mi hermano y yo saltábamos, como si fuese una comba, el hilo umbilical que iba a parar a mi padre.
El caso es que he de explicar porqué hago teatro, porqué trabajo solo y porqué quiero continuar haciéndolo.
En realidad no soy un enamorado del teatro, pero es la única herramienta que manejo medianamente bien para poder generar algo con esta formación defectuosa. Un factor importante en mi trabajo es la construcción de personajes poco cotidianos y la presentación de su estado de soledad. O mejor dicho su estado de convivencia consigo mismos, del que extraigo acciones, textos, relaciones con objetos, que en el fondo solo tratan de exteriorizar las vivencias interiores de cualquier individuo. Es como si tratase de construir personajes que den cuerpo a los delirios y demencias de cualquier persona, o por lo menos de cualquiera como yo.
texte en français
A mon propos
J'ai toujours vécu entouré de sciure. Mon grand-père est sculpteur, aujourd'hui encore. Ses thématiques sont la sculpture galicienne traditionnelle et Don Quichotte, lesquelles sont d'illustres représentants de l'artisanat décoratif dont les années 60 virent l'apogée. Il me racontait toutes les histoires indispensables pour un enfant : comment attraper sa bite pour pisser, tous les trucs du loto, toutes les fois qu'il est allé dans le quartier des putes de Santiago, de Vigo ou de la Corogne... et pas pour relèver les compteurs ; comment il a déchiré plus de 100 culottes et laissé 10 pesetas à celles qui repoussaient ses ardeurs afin qu'elles puissent renouveler leur petit linge ; comment faire pour baiser une prostitué qui avait le con tordu ; les femmes de ses collègues avec qui il couchait pendant qu'ils attendaient la sirène sonnant la fin de journée. Il continue à raconter ces histoires qui n'ont plus le même tempo mais qui montrent qu'au même moment il était déjà marié avec ma grand-mère. Ses visions qu'elle nous racontait, verte de jalousie : Cesar entre les jambes d'autres femmes, tenaient donc plus de la voyance que de la démence. Mais elle n'est plus là pour les confirmer. J'ai vécu la furie de ce couple : les cris et les coups aux carreaux des fenêtres, les coups de pied dans les tibias, les insultes. Grandissant parmi eux, j'ai vécu tous ces moments pendant que ma mère, mon frère et moi sautions avec une une corde à sauter qui, tel le cordon ombilical, s'achevait avec mon père.
Il me faut expliquer pourquoi je fais du théâtre, pourquoi je travaille seul et pourquoi je souhaite continuer à le faire.
A vrai dire, si le théâtre n'est pas mon amour, il est le seul outil que je maîtrise suffisamment qui me permet de produire quelque chose avec cette enfance complexe. La conception de personnages peu communs, solitaires est déterminante pour mon travail. Pour expliciter on peut considérer que de leur vie, tel qu'en eux-même, j’extraie des actes, des textes, des relations aux objets. Au final, ils ne font qu'extérioriser les expériences intérieures de chaque individu, comme s'il s'agissait de construire des personnages qui donnent corps aux délires et aux folies de tout un chacun, ou tout au moins de personnes qui me ressemblent.